Le mariage au Moyen-Âge

Cet article a été rédigé par Cécilia Chopo
dans le cadre de recherches pour l'association les Lions de Guerre.



Cet article propose une vision d’ensemble de ce que pouvait être le mariage dans l’occident chrétien entre le IXème et le XVème siècle.

Avant le IXème siècle, la polygamie, très fréquente, troublait le sens profond du mariage. Ce n’est qu’à partir de cette période que le mariage médiéval va prendre le sens que l’on lui prête encore aujourd’hui. Le mariage est avant toute chose une affaire d’Eglise. Il s’agit d’un sacrement, reconnu comme tel depuis le XIème siècle, qui exige unité et indissolubilité. A compter de ce jour, l’Eglise impose donc que les époux soient fidèles et que leur union soit éternelle. Ces deux principes sont les fondements du mariage, Jésus, déjà, l’avait bien expliqué :

« Des pharisiens s'approchèrent de lui et lui dirent, pour le mettre à l'épreuve : « Est-il permis de répudier sa femme pour n'importe quel motif ? » Il répondit : « N'avez-vous pas lu que le Créateur, dès l'origine, les fit homme et femme, et qu'il a dit : Ainsi donc l'homme quittera son père et sa mère pour s'attacher à sa femme, et les deux ne feront qu'une seule chair ? Ainsi ils ne sont plus deux, mais une seule chair. Eh bien ! Ce que Dieu a uni, l'homme ne doit point le séparer. » « Pourquoi donc, lui disent-ils, Moïse a-t-il prescrit de donner un acte de divorce quand on répudie ? » « C'est, leur dit-il, en raison de votre dureté de coeur que Moïse vous a permis de répudier vos femmes ; mais dès l'origine il n'en fut pas ainsi. Or je vous le dis : quiconque répudie sa femme - pas pour "prostitution" - et en épouse une autre, commet un adultère. » Evangile de Saint-Mathieu.

Sans mariage, nul n’était autorisé à vivre avec une personne du sexe oppose et encore moins à procréer. Les bâtards, issus de ces unions, n’avaient aucun droit sur les possessions de leurs parents et étaient considérés comme des êtres illégitimes.Les fiancés, les époux et leur famille.

L’image de l’amour courtois, du chevalier faisant la cours à sa dulcinée reste forte dans les esprits aujourd’hui. La réalité est souvent moins romanesque. Les mariages de coeurs restent au moyen âge, très rares. L’union de deux être est toujours régie par des principes largement plus terre à terre. Le mariage est un arrangement entre deux parties, il doit contenter les deux familles et les sentiments sont accessoires. Il peut s’agir de gagner un titre de noblesse, d’acquérir une terre ou une forte somme d’argent. Le mariage politique est le seul pratiqué dans les hautes sphères.

Les fiancés ne porte pas de tenue particulière en ce jour. Pas de robe de mariée, tous deux revêtent simplement leurs plus beaux atours. La fiancée doit pour ce jour et tous les autres qui suivront attacher ses cheveux. Les longues chevelures lâchées sont réservées aux demoiselles.


La cérémonie du mariage est assez brève, il est rare qu’elle soit suivie d’une messe et généralement le sacrément se déroule non pas dans l’église mais sur son parvis. Toute une série de petits rites vont avoir lieu Durant la cérémonie, et même après, lors notamment du coucher des jeunes mariés.

Les futures époux se présentent devant le prêtre à jeun et accompagnés de leur suite qui constitue les témoins.
Le sacrement ne sera prononcé qu’après vérification de divers éléments. Le prêtre demande pour se faire aux fiancés s’ils ont bien l’âge voulu. L’âge voulu justement, reste assez flou aujourd’hui. Les femmes se mariaient généralement plus jeunes que les hommes et obligatoirement vierges (sauf en cas de deuxième union suite à un veuvage bien sur). Les fiancés eux, n’avaient pas (et ne pouvaient pas) justifier de leur virginité, il était même plutôt conseillé qu’ils aient déjà connu les choses de l’amour. L’âge voulu pour une femme se présentant aux noces peut être très jeune, avant même la puberté. Mais le mariage ne devaient être consommé que lorsque la puberté serait atteinte, pas pour des raisons de morale mais tout simplement car les rapports charnels n’ont pour seul objectif officiel que la procréation. Les plus prévenants attendrons quelques années de plus; en tombant enceinte trop jeune, la femme s’expose à de très grands risques de trouver la mort en couche. Rappelons que les rapports charnels ne sont autorisés, dans le cadre du mariage, que dans le but de procréer mais que même dans ce cadre, les rapports sont soumis à un calendrier strict régit par le cycle de la femme et le calendrier liturgique.

Le prêtre demande également aux futurs époux s’ils ne sont pas parents et s’ils sont chrétiens tous les deux. Pour que le mariage soit prononcé, les époux doivent être entourés d’au moins deux témoins et avoir fait annoncer le futur mariage à trois reprises dans l’église (proclamation des bans).

Les deux fiancés se tiennent la main droite ; ils sont déclares maris et femme. Le prêtre procède ensuite à la lecture du contrat de douaire et fait l’inventaire de la dot de la femme. Après quoi les parents de la mariée donnent leur fille à leur gendre, c’est la dation. Enfin vient la cérémonie de l’anneau. Seule la femme portait une alliance. Cette dernière, après avoir été bénite est passée par le prêtre successivement à l’index, le majeur et l’annulaire de l’épouse tout en énonçant "au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit". S’il y a lieu, la messe se déroule ensuite, dans le choeur de l’église.

La cérémonie est terminée, les époux et leurs invites se dirigent alors vers le banquet servi pour l’occasion. S’en suit une fête riche en nourriture, boisson et danse. Au moment de rejoindre leur couche, les mariés sont accompagnés par le prêtre qui bénira le lit nuptial avant de se retirer et de laisser les nouveaux mariés seuls. Le reste leur appartient.



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